Pour un enlèvement réussi

Inutile d'attendre le message télévisé, la victime, c'est vous! Rappelez-vous, ce n'est pas si loin...

Vous avez atteint les rivages de Gehinnom, c'est une évidence. Mais comment y êtes-vous parvenu? Dans l'aide à la création de la reine, on vous demande de détailler cet épisode de votre existence de façon minutieuse. C'est parce que selon les circonstances, cela peut donner lieu à un point de départ intéressant pour écrire des histoires en roleplay par la suite, et pas seulement pour une question de combler un manque. Cette partie est donc suffisamment importante pour ne pas être négligée!

Il est ennuyeux de lire des venues sur l'ile sans inventivité, faites pour remplir les impératifs de création et obtenir une validation rapide. Cela dénote un certain manque d'attention au passé de ce qui sera votre personnage quotidien. Et parfois aussi un peu de paresse. Mais ces défauts ne sont pas les vôtres, j'en suis certain. C'est un fait, nous n'avons que des membres de qualité, qui ne s'abaisseraient pas à faire une fiche à la va-vite... Vous ne voudriez pas être le premier, n'est-ce pas?

Aucun rouge de confusion? Bien! Vous n'aviez donc pas à l'idée de survoler cette partie, j'en suis positivement ravi. Pour vous aider dans votre tâche, qui est la dernière requise pour terminer votre personnage, voici quelques pistes, gracieusement fournies pour stimuler vos petites cellules grises. Je vous engage vivement à seulement vous en inspirer, et à inventer les vôtres. Cela est bien plus gratifiant.

Les exemples sont présentés sous forme de questions-réponse, pour souligner les points auxquels vous devriez apporter une réponse pour un récit d'enlèvement palpitant.

- Quand est-ce arrivé?
- Où étiez-vous quand c'est arrivé?
- Avec qui?
- Comment est-ce arrivé?
- Qu'avez-vous ressenti?
- Étiez-vous consentant(e)?

De grâce, évitez les réponses-cliché! :
de nuit, dans la rue, seul, un coup derrière la tête / une piqûre dans le bras, je n'ai rien vu.

D'une, c'est plat, de deux, cela ne servira à rien dans votre futur.

Évitez aussi les ellipses d'une phrase qui n'expliquent rien:
Au petit matin, elle avait disparu pour toujours.

Si vous ne voulez pas vous donner de peine, il ne fallait pas commencer!

Basez-vous sur ce que vous savez de votre personnage pour lui faire une sortie triomphale! Exemple:

John m'avait dit qu'il m'emmenait en vacances sur une ile touristique, et qu'on y passerait une fabuleuse lune de miel tous les deux. Le voyage en ferry, au milieu de tous ces gens étranges mais élégants n'a pas entamé mon enthousiasme. Comment aurais-je pu savoir qu'à l'arrivée, je serai vendue moyennant finances par celui que je pensai être l'homme de ma vie?

Je suis militaire, un ordre est un ordre. Je m'étais préparé pour ce saut en parachute de nuit, au dessus d'un site inconnu. Le pilote n'était pas le même que d'habitude, je ne l'avais jamais vu, mais je ne connaissais pas tous les camarades de la base. J'étais un peu intrigué de voir autant de lumières en bas, car je pensais la zone déserte, du genre un champ, ou un terrain de l'armée. Mais devant l'ouverture, dans cette nuit de décembre, on n'avait pas le temps de penser à grand chose. Arrivé au sol, on a été capturé, tous, avec une facilité déconcertante. Maintenant je suis en cellule, mais je ne sais toujours pas à quel pays ces gens appartiennent. Ils me feront parler. On finit toujours par parler, même bien entraîné. Mais je résisterai aussi longtemps que je le pourrai.

Dans ma famille, les femmes n'ont pas voie au chapitre. Ce matin, mon père est venu me voir, et m'a dit qu'on m'avait trouvé un mari. Je me suis résignée, et ai été dire au revoir à ma mère, retenant mes larmes de la voir aussi triste, mais heureuse au fond. Puis je suis monté dans le taxi qui m'attendait, direction l'aéroport, à 350 kilomètres de là. Je me demande bien à quoi il ressemble, et où nous allons habiter.

Je n'aimais pas traverser la banlieue pour rentrer chez moi à la nuit tombée. On faisait souvent de mauvaises rencontres. Ce soir là, j'en ai fait une de trop. Ils étaient huit ou dix, entre 12 et 30 ans, certains masqués d'un foulard ou d'une capuche, d'autres visages découverts ouvertement défiants et méprisants. Mes pitoyables menaces les ont fait rire. Ils m'ont empoignée, et entraînée de force au bas de l'escalier d'un immeuble. Là, après m'avoir violée à tour de rôle, avec force coups et insultes, ils m'ont laissée là, à moitié nue et évanouie sur le carrelage froid. Quand le type est arrivé, ils sont tous partis, après avoir parlé dans une langue que je ne connaissais pas. Je n'ai pas résisté, quand ils m'ont entrainé dans la voiture garée devant, puis quand ils m'ont emmenée, toujours à plusieurs, dans la cale de ce navire miteux. Je ne me souviens du chef que de ses chaussures vernies et de la fumée de cet épouvantable cigare qu'il tenait en permanence entre ses doigts. A vrai dire, je pensais que j'allais - je voulais - mourir cette nuit là. Le pire était encore devant moi.

Vous voyez? Ce n'est pas un exercice si difficile. A votre tour, à présent, de me montrer de quoi vous êtes capable. Je suis sûr que vous pouvez faire encore mieux!